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PAYSAGE AVEC SOLEIL COUCHANT
Description
Informatique basique
PAYSAGE AVEC SOLEIL COUCHANT
Au bord des usines abandonnées, en détresse,
Au bord des chantiers fermés que le vent caresse,
Le long des rails vermeils que le soleil rougit,
Le long des rails rouillés qui filent vers l'Infini,
J'erre en écoutant le bruit du train qui passe,
J'erre en écoutant le bruit de mon coeur qui se casse
A cause d'un chagrin vibratoire et lent,
A cause d'un amour douloureux et puissant :
Une femme-enfant au visage sublime
Dont l'oeil fin coupant entaille et ronge et lime
Mes veines désabusées, mon âme abandonnée
Comme ces usines et comme ces chantiers.
Alors, désespéré, furieux, enragé,
Dans une douleur amoureuse heureusement piégé,
Je me coupe les veines et me blesse tant
Que mon sang se mêle au sang du soleil couchant.
Au bord des usines mortes au seuil de la nuit,
Au bord des chantiers à l'heure oû tout s'évanouit
J'erre et vagabonde comme une âme qui vole,
J'erre pour assagir mon coeur qui s'affole.
Le long des rails d'or que l'ombre noircit,
Le long des rails au parfum de fin d'après-midi,
Le soir désert et silencieux se pâme,
Le soir solitaire et triste perd l'âme
A cause d'une lumière cruelle et fuyante
A cause d'un astre que l'horizon aimante :
Le Soleil tout frais à la face sublime
Dont l'oeil séduisant coupe et ronge et lime
Mes veines abusées par l'illusion suprême
De l'Amour qui me fait croire que cet oeil que j'aime
N'est autre que le regard indifférent et froid
De la Belle éternelle qui n'existe pas,
Une femme fantôme illuminant les champs
En lieu et place du soleil couchant.
Alors, écroulé, atterré, ravagé,
Dans le chant crépusculaire des oiseaux plongé,
J'épouse le bitume et soupire tant
Que mon souffle se mêle au grand souffle du vent
Qui inonde les épis de blés dans les champs
Et les bâches défaites des chantiers dormants.