Apprendre le deuil des années englouties,
Réduites au charme des frêles maïoliques,
Ne rêver plus d'autre abri que l'espoir de toucher
Une fraîche résurgence de mémoire pure.
Le Temps est libre, après tout, selon la conscience,
De se mouvoir en tous sens et de nous persuader
Que le haut Passé de marbre lourd peut flotter
Sur le tremblement incantatoire du coeur :
Prairies trempées de soleil doux, arrosées
De fleurs étonnantes à oeillades, infinies,
L'ombrelle des arbres, les ruisseaux qui stridulent...
Voici l'enfance dans toute sa splendeur naïve !
Apprendre à comprendre qu'on ne peut plus vivre
Sans mourir davantage chaque jour qui naît
Et que, désormais, la Vie, qui n'est plus qu'un bijou,
Logera dans le creux tendre du Premier Bisou.