AU VIEUX PONT
Le cri des larmes s'est éteint avec le jour brûlant
Et la douce nuit de printemps a paré de musique le coeur des amants parisiens.
Mon coeur est comme le pavé où ruissellent des traces de pluie morte,
Comme le vieux peintre solitaire qui s'endort au bord de la Seine.
S'il faut pleurer sous un pont étroit en écoutant les tristes pas des passants,
S'il faut caresser l'eau froide avec des pupilles de chat marchant dans la pénombre,
Pourquoi hésites-tu, mon âme, à mourir en ce fleuve brillant du feu nocturne ?
Peut-être te portera-t-il en des contrées en fleur
Où des femmes par milliers attendent sur le rivage
De baiser ton coeur et t'enivrer de vie...